Vous souvenez-vous du film Karaté Kid la version originale de 1984 ?
Probablement un des films qui fait écho à plusieurs périodes de ma vie et qui continue de se présenter à moi encore et encore.
Quand je vois mon parcours tout comme celui de bon nombre de personnes, je ne cesse de me dire que la vie et les expériences qui se présentent à nous sont autant d’apprentissage qui nous permettent d’évoluer dans un monde où chacun à sa place.
On se retrouve dans un lieu donné, une situation donnée sans vouloir vraiment y être, ou repoussant viscéralement la situation, tout comme Daniel Larusso qui se voit contraint de quitter Newark pour Los Angeles, lieu où sa mère décroche un nouveau job.

Nouveau décor, nouveaux personnages mais avec une manière d’être, plutôt inadaptée au nouveau scénario. C’est comme si l’on souhaite aborder les choses sans vraiment tenir compte des nouveaux paramètres.
Une situation choc se produit avec une intensité émotionnelle plus ou moins grande et nous voilà, jouant ou rejouant le même film mais cette fois-ci dans un lieu différent et avec d’autres personnes.
Le sentiment d’incompréhension, d’injustice est bien présent, mais la remise en question quant à elle est quasi nulle voire inexistante. Par réflexe, on veut revenir à la situation précédente. S’ensuit alors tristesse, colère ou voire un déni de ce que l’on vit et que l’on doit faire grandir en nous. Les émotions commencent à se cristalliser en nous pour ainsi bâtir une muraille et se protéger de l’extérieur.
Nous voilà bien protégé et avec une muraille tellement hermétique que plus rien ne peut passer. Que ce soient les belles opportunités, les belles rencontres ou tout simplement nos propres émotions et ressentis, plus rien ne passe car tout est vu avec le filtre de la peur.

Mettre de la conscience sur ce qui nous arrive et surtout prendre notre responsabilité face à la situation qui se présente, est la seule issue pour tendre vers l’harmonie avec soi-même, et avec les autres.
Chaque réaction, chaque émotion qui se manifeste de manière disproportionnée au regard de la situation est une occasion pour soi de s’observer pour comprendre ce qui se joue et ce qu’il y a explorer en soi.
C’est votre être qui vous parle, qui sonne à la porte de votre coeur pour vous dire qu’il y a là en vous quelque chose de blessé et qui ne demande qu’à être écouté.
De mon vécu, ce sont ces situations difficiles qui m’ont permises d’aller vers le changement et transformer ma vie.
Dans Karaté Kid, Daniel décide d’apprendre le karaté pour pouvoir se défendre des bruts qui l’ont attaqué. Il pense alors qu’en allant voir Monsieur Miyagi il va apprendre le karaté directement sans passer par la discipline.
Il se voit alors attribuer des tâches comme lustrer et frotter des voitures, peindre des palissades et imagine qu’il doit s’acquitter de corvées pour obtenir l’enseignement de Miyagi en échange.
Puis quand Daniel en assez et s’en prend à Miyagi exigeant de lui qui lui enseigne enfin le karaté, se joue une scène qui me marquera à jamais. Celle ou Miyagi lui demande de reprendre les gestes liés aux corvées demandées et tout à coup Daniel se voit parer les attaques de Miyagi.
Je trouve cette analogie avec mes expériences de vie particulièrement intéressante.
Les expériences et chocs émotionnels que j’ai pu vivre m’ont conduit à me détacher de certaines personnes et à en rencontrer d’autres, à me retrouver dans certains lieux et environnements, à prendre des responsabilités, à gérer des situations parfois inimaginables.
J’ai choisi d’apprendre à faire un certain nombre de choses, pour parer à des situations difficiles et qui me causaient beaucoup d’émotions, pour n’avoir à rien à demander à personne et être autonome.
Je pensais ainsi éviter des souffrances mais au lieu de cela j’en ai ajouté d’autres à mon dossier. Finalement, peu importe ce pourquoi on se lance dans un projet, un apprentissage, même si au départ l’intention est colorée par la peur, le tout est de savoir changer de point de vue et de paradigme, de se dépouiller de ce qui a été utile par le passé mais ne l’est plus au présent.
C’est cela accéder à ses ressources, les utiliser avec intelligence émotionnelle, au bon endroit et au bon moment.
Simplement se dire que bien que l’on ait traversé des difficultés de taille dont on se serait bien passé, c’est ce qui permet de grandir et de compiler en soi tout un tas de ressources que l’on pourra utiliser au moment opportun. C’est ce qui enrichit notre grille de lecture et nous permet d’élargir notre vision des choses, de la vie, notre compassion vis-à-vis de soi-même et des autres.
Et vous ? Quels sont ces expériences difficiles que vous avez vécues, ces aspects « lustrer, frotter » qui vous agaçait et qui aujourd’hui vous servent et vous aide à avancer sur votre chemin ?
N’hésitez pas à partager en commentaires, je vous lirai avec plaisir.
A Bientôt
Nadya